En d'autres termes, le changement fondamental dans les habitudes alimentaires qui consiste à se passer de viande et de poisson, ou même de tout aliment d'origine animale implique-t-il un tel changement dans la façon de faire la cuisine que l'on soit obligé de procéder à un réaménagement ?
Oui et non…
Un changement dans les besoins de stockage
Le frigo va se vider des viandes et poissons, mais beaucoup de produits végétariens se stockent sous forme sèche (les céréales, les fruits secs, les farines diverses…) En ce qui concerne les fruits et légumes, tout dépend de leur qualité, et de votre rythme de consommation. Un garde-manger à l'ancienne, avec une bonne aération, permet de très bien conserver les légumes, beaucoup mieux que le compartiment bas du frigidaire.
Pour les fruits de saison, là encore, mieux vaut acheter des fruits locaux, mûrs, que vous consommez rapidement, que des fruits stockés en chambre froide, dont le processus de mûrissement a été interrompu, et qui doivent être conservés dans le frigo.
Il est donc possible que vous ayez besoin de plus de stockage. Il est facile de rajouter quelques étagères, avec de jolis bocaux. N'oubliez pas que la lumière détériore certaines vitamines, et préférez les verres sombres aux verres transparents, ou alors stockez ces bocaux-là dans un placard.
De nouveaux ustensiles
C'est surtout dans les ustensiles de cuisine que le changement va apparaître. Une personne "végé" pour résumer, a une cuisine équipée très différemment de celle d'une mangeuse de viande.
On y trouve bien en évidence un déshydrateur alimentaire, pour la conservation ou pour les chips de légumes, des germoirs, pour les graines à consommer, une mandoline pour éplucher les très nombreux légumes et sa compagne l'appareil à julienne (qu'on commercialise aussi en appareil à faire des spaghettis de légumes, qui sont une grosse julienne), toute une panoplie de couteaux économiseurs (toujours pour éplucher), un extracteur de jus ou un sac à lait, un blender de compétition…
Et comme le passage à une alimentation sans protéines animales s'accompagne souvent d'une conscience écologique, le petit composteur est un accessoire fréquemment rencontré.
Par contre, l'attendrisseur, le thermomètre à cuisson vont disparaitre.
Enfin, on peut trouver des autocuiseurs, des friteuses sans huiles ou une machine à pain. Ces appareils ne sont pas spécifiquement "végé", mais liés à la recherche d'une nourriture saine, faite maison.
Plus de convivialité
Souvent, ce changement de régime alimentaire pousse à s'intéresser beaucoup plus à ce que l'on mange. Il faut apprendre de nouveaux réflexes pour la composition des repas, se plonger dans des règles diététiques nouvelles, apprendre de nouvelles façons de cuisiner, par exemple en abandonnant le lait pour le lait d'amandes…
En s'intéressant nettement plus à ce que l'on cuisine, on prend un plaisir renouvelé à préparer ses repas, à les partager avec d'autres. Si on en avait pas avant, l'envie vient souvent d'un bel espace, une cuisine américaine permettant de cuisiner en même temps que les amis et la famille sont au salon, ou une très grande cuisine, à l'ancienne, avec une table centrale où tout le monde se retrouve.
Ce genre de projet à un coût certain. Mais en réservant une partie des économies réalisées sur l'achat de viande, par exemple, il devient rapidement réalisable.
Si ce n'est pas le cas, vous pouvez au moins vous inspirer des principes du home-staging pour donner un coup de jeune à votre cuisine, préparer un petit espace pour les graines mises à germer, changer les chaises pour plus de confort…
N'oubliez pas que manger sainement passe aussi par manger lentement, et qu'on ne mange lentement qu'en étant confortable dans le coin repas !