Le 29 mars 1988, une militante pour les droits de l’homme qui combattait l’apartheid en Afrique du Sud est assassinée en face de l’entrée de son bureau à Paris.
30 ans après, la vérité sur l’assassinat de Dulcie September n’a encore pas été révélée au grand jour.
En effet, le mystère demeure toujours sur la disparition tragique de cette grande femme et on ne sait toujours pas qui aurait pu perpétrer son meurtre.
Qui est Dulcie September ?
Dulcie Evonne September était une militante sud-africaine qui a combattu l’Apartheid en Afrique du Sud dans les années 1960. Dulcie est née le 20 août 1935 d’un père directeur d’école, à Maitland, un quartier métis du Cap, en Afrique du Sud. Elle est décédée le 29 mars 1988 suite à plusieurs blessures par balle.
En 1960, âgée, alors de 25 ans, la jeune femme quitte son emploi d’institutrice pour rejoindre les organisations NEUM ou Non Europeen Utily Mouvement et l’APUDSA. Deux mouvements basés sur la liberté et les droits politiques pour tous les Sud-Africains.
Après quelques dissidents, Dulcie fonde en 1961 le NLF ou National Liberation Front. Elle et ses alliés furent ensuite arrêtés et condamnés à cinq ans de prison en raison de leurs activités anti-Apartheid, où ils firent connaissance avec les membres de l’ANC ou African National Congress et du Pac ou Congrès pan-africain.
En 1973, elle est bannie de son pays pour être exilée à Londres, ensuite à Lusaka où elle rejoint l’ANC, le mouvement de Nelson Mandela.
Elle finit par s’installer en France en 1984, en qualité d’ambassadrice officieuse de l’ANC en France, en Suisse et en Luxembourg.
C’est face à l’entrée de son bureau, 28 rue des Petites Ecuries, qu’elle fut assassinée de plusieurs balles le 29 mars 1988.
Une mort bien mystérieuse
Pendant qu’elle était en exil, Dulcie September avait tenté de sensibiliser l’opinion publique aux crimes du régime d’apartheid sud-africain. Elle parcourait le pays pour participer à des manifestations contre l’apartheid en apportant des faits, des chiffres, ainsi que la description crue du régime en place depuis les années 1948.
D’après Evelyne Groenink, journaliste néerlandaise ayant épluché les archives de September, cette dernière aurait enquêté sur les relations entre l’Afrique du Sud et la France.
Peu avant sa mort, la militante enquêtait intensément et aurait été sur le point de révéler un trafic d’armes entre Paris et Pretoria. Ce qui porte à croire que ce fut la raison de son assassinat.
Peu avant 10 heures, le jour du 29 mars 1988, la militante meurt de cinq balles tirées à bout portantes, en pleine tête. L’arme a été identifiée étant un calibre 22 équipé d’un silencieux. On a d’abord porté les soupçons sur le régime sud-africain en place à ce moment-là.
Le plus étonnant dans l’histoire, c’est que des années plus tard, un chef de la police du régime aurait admis avoir commandité le meurtre.
Malgré les aveux du présumé chef de la police, on ne connaît toujours pas qui sont les vrais coupables, jusqu’à ce jour. Le mystère demeure toujours sur l’identité de l’auteur du crime et de ses potentiels commanditaires.