La phobie des espaces clos est très connue. Mais savez-vous qu’il y a des femmes qui développent une peur pathologique de la grossesse ? Ledit phénomène s’appelle tocophobie.
Avoir une peur atroce de la grossesse : est-ce possible ?
Être mère, c’est un choix. Il y a celles qui sont convaincues qu’elles veulent des enfants le plus tôt possible, celles qui attendent le bon moment et celles qui ne veulent pas vivre cette expérience. En effet, la grossesse est un « état de grâce » pour les femmes, mais pas pour toutes.
Certaines semblent littéralement terrifiées par l’expérience de la gestation et de l’accouchement, de manière à éviter la naissance d’un enfant malgré le fort désir de devenir mère.
Pour certaines femmes, cette peur se transforme en une véritable phobie qui les empêche d’affronter la maternité avec la sérénité nécessaire.
Il s’agit du trouble baptisé « tocophobie ». Selon la revue médicale Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, 14 % des femmes dans le monde souffriraient de cette phobie, dont certaines ne s’en rendent sûrement pas compte.
La tocophobia, un trouble récemment diagnostiqué
La tocophobie (du grec tocos, accouchement et phobie, peur incontrôlée) n’a été diagnostiquée que récemment, à partir d’une étude menée par les chercheurs Kristina Hofberg et Ian Brockington en 2000.
Elle n’a rien à voir avec la peur ou la nervosité normale qui peut survenir lorsque vous apprenez que vous attendez un enfant.
C’est une phobie réelle qui peut amener les personnes qui en souffrent à éviter une grossesse, par n’importe quel moyen : avortement, méthodes contraceptives ou même éviter les relations sexuelles.
En revanche, les femmes enceintes peuvent développer du stress, de l’anxiété et la panique à l’accouchement.
Quelles sont les causes ?
Ce trouble peut être lié à la peur de mourir ou à la peur que le corps ne puisse pas terminer sa grossesse.
Cette panique est souvent liée à d’autres troubles anxieux, mais également à tout traumatisme ou abus sexuel subi durant l’enfance. La tocophobie peut aussi être causée par des histoires d’autres personnes ou par des images très douloureuses restées gravées dans la mémoire.
La personne touchée par la tocophobie estime que la douleur lors de l’accouchement peut être insupportable.
Ce n’est pas un hasard si ce type de phobie peut se produire aussi bien chez les femmes qui n’ont jamais accouché que chez celles qui ont eu un accouchement traumatique et très douloureux.
Comment vaincre la tocophobie ?
En fait, tous les professionnels ne sont pas en mesure de reconnaître les symptômes de la tocophobie, qui pourraient être confondus avec une nervosité normale.
Les personnes atteintes de ce trouble, qu’elles soient enceintes ou présentant simplement des symptômes, doivent savoir que cette phobie peut être vaincue.
Vous pouvez demander de l’aide à votre gynécologue ou contacter un psychothérapeute. La thérapie cognitivo-comportementale peut en effet être très utile pour réduire l’anxiété et mettre en lumière les causes liées à cette phobie.
Il existe également des techniques de relaxation et de respiration qui peuvent être utilisées pour surmonter le stress lié à l’accouchement et à la grossesse. C’est le cas de l’« hypnobirth », qui aide les femmes à vivre leur grossesse de manière plus saine et plus sereine.
La méthode de la psychothérapie
Les personnes atteintes de tocophobie demandent souvent à leur médecin de pouvoir suivre un traitement par césarienne.
L’utilisation de la césarienne, cependant, agit sur les effets, mais n’élimine pas les causes profondes. La psychothérapie reste le traitement définitif à suivre pour vaincre ce mal.
Pour les femmes, il est nécessaire d’entreprendre un processus thérapeutique ciblé, en s’efforçant de reconnaître les racines du malaise.
En ce sens, le diagnostic du trouble dans les trois premiers mois de la grossesse par le médecin de famille ou le gynécologue est essentiel pour pouvoir intervenir rapidement en cas de psychothérapie.
Le traitement doit être individualisé et varie en fonction de la gravité des symptômes et de tout état coexistant.